* Non plus

Première réponse réservé à Brigards.

Lui non plus ne croyait plus en aucune légende. Comme une âme qu'on aurait vidé de tout espoir. L'étalon espagnol suivait calmement - et c'était bien la première fois depuis 3 jours qu'il était là - un seul homme. Cet homme, c'était Brandy, un jeune palefrenier apparemment plus facile que ces hommes barbares. C'était le seul qui avait pu poser la main sur Toe sans se la faire arracher, c'était le seul qui n'avait pas reçu beaucoup de coups de la part de l'espagnol. Pour la simple et bonne raison qu'il s'agissait d'une affaire de respect : il respectait Toe et d'autres chevaux, alors Toe le respectait. Mais il était aussi et surtout très fatiguée : cela faisait 3 jours de suite qu'il bataillait pour survivre. Il revenait d'ailleurs d'un long combat à l'Arène.

Au pas, sur le chemin qui menait à la fontaine, il suffisait d'une grande corde solide à Brandy pour mener l'impressionnant étalon sans qu'il ne résiste. / Tu vois, pas besoin de 400 cordes, vieux. / disait-il de temps à autres à l'étalon. A un moment, il attacha cette même corde autour d'un anneau en fer. Le cliquetis fit réagir violemment Toe, parce que ça lui rappelait des bruits d'éperon, qu'on avait utilisé pendant le rodéo... Ses flancs en portaient encore les marques. Il avait mal. Mais Brandy flatta l'encolure de Toe, pour le calmer, puis lui marmonna un "Je reviens" avant de le laisser, la corde assez longue pour qu'il puisse aller boire. Et il le fit.

Le mieux à faire, ce n'était pas de boire cette eau, mais de partir. Toe s'était promis qu'il partirait, un jour, mais avec Kiss. Le regard chocolat de l'espagnol se porta alors doucement sur les vastes étendues d'herbes, au loin. Le soleil se levait doucement, porté par une douce lueur dorée-bleutée... Calmant & apaisant l'étalon. Le monstre de cette nuit était bel et bien parti pour laisser place au "vrai" Toe, à l'espagnol au coeur aussi grand que le monde. Et au caractère aussi imprévisible que le temps. Ses yeux carressaint les immensités verdoyantes, encore humides de rosée de cette nuit. Son coeur se serra, doucement... mais sûrement. Mais dans ses yeux demeurait cette flamme, qui disait "Je partirais. Je ne sais pas quand, mais je le ferais."

Des rumeurs et des vrombissements alertèrent le jeune espagnol, qui rapidement commença à s'agiter, et à poser des yeux suspects sur les deux silhouettes qui s'avançaient. Peu à peu, l'espagnol qui approchait disait quelque chose à Toe, mais ce dernier demeurait placide, silencieux. L'humain agité ne le faisait même plus réagir. D'ailleurs il s'en alla, laissant l'Inconnu et Toe ensemble, boire. Mais Toe n'avait plus soif. Si, soif de savoir.

/ Y sont chatouilleux, par ici, les hommes. J'en ai connu de plus doux. / déclara-t-il simplement, avant de demander : / Comment t'es arrivé là, toi ? / Il ne le reconnaissait pas, mais ça n'allait pas tarder...